«But wait... there's more» de Circus Oz: la déception de l'année à la TOHU
Un an après avoir
rédigé une critique peu reluisante de la première production de la troupe
australienne Circus Oz à Montréal, From the ground up!, l’auteur de ces lignes
s’est préparé mentalement pour la première de But wait… there’s more. Il s’est
assuré d’amener son cœur d’enfant, il a pris la peine d’effacer ses mauvais
souvenirs et il a même cru assister à un début de spectacle enlevant. Mais tout
a fini par se gâcher... La nouvelle création de la troupe australienne est
encore plus laborieuse que la précédente.
Rendons à César ce
qui revient à César: les acrobates de Circus Oz sont franchement attachants.
Dès l’instant où les spectateurs s’assoient dans la salle, les artistes
déambulent parmi eux pour rigoler, flirter et se moquer de leur propre accent.
Cette attitude bon
enfant se transporte sur scène et se transforme en exubérance typiquement
australienne. Tout au long de la représentation, les Aussies nous donnent
l’impression de se foutre complètement de ce que les gens pensent d’eux,
illustrant sans trop d’effort la dynamique de leur population insulaire
confinée dans un coin éloigné de la planète.
Fiers partisans de
la diversité, les membres de Circus Oz ne représentent pas exactement l’image
typique que certains se font des troupes de cirque : les muscles saillants y
côtoient les ventres rebondis, alors que les cheveux grisonnants offrent un
contraste aux chevelures rouge et platine, ainsi qu’aux barbes roses.
Le clou du
spectacle
Après une ouverture
tout en acrobaties, la circassienne à la crinière rouge exécute un brillant
numéro de cerceaux. Même si les premiers instants sont peu originaux – quoique
ponctués d’expressions faciales à la Amanda Bynes sur l’acide – le reste est à
couper le souffle : la jeune femme fait le tour de la scène en accueillant les
dizaines de cerceaux que ses collègues lancent au-dessus de sa tête, en
continuant d’avancer et de faire tournoyer les bouts de plastique.
À notre plus grand
désarroi, il s’agit du numéro le plus relevé de la soirée! Avons-nous besoin de
préciser qu’une production qui plafonne après un numéro de cerceaux (!) ne
passera pas à l’histoire?
Puisque Circus Oz
ne prend pas la peine d’élaborer une histoire, un fil conducteur ou une courbe
dramatique, les amateurs sont en droit d’espérer des numéros techniquement
époustouflants ou un tant soit peu originaux. Mais il n’en est rien.
Le spectacle se
poursuit avec un passage de sangles aériennes ordinaire, un numéro de monocycle
qui ne révolutionne rien, des transitions qui alourdissent le rythme du spectacle,
des chansons à répondre peu enlevantes, un numéro de trapèze de niveau
scolaire, et même des costumes de clowns qui rappellent les personnages
d’Orange mécanique…
Alors que la
première partie nous avait soutiré quelques sourires, la deuxième nous a
laissés dans la plus plate indifférence. Quand on sait que les dirigeants de
Circus Oz souhaitent revenir chaque année à la TOHU, on ne peut faire autrement
que de leur conseiller de réviser leurs plans…
« But wait… there’s
more » est présenté à la TOHU du 5 au 15 mars 2015
Source Le Huffington Post Quebec