Plus de la
moitié des spectateurs de cirque contemporain sont des adultes, ressort-il
d'une étude sur les publics du cirque dans quatre pays européens présentée aux
Halles de Schaerbeek vendredi. Seuls 2,5% se rendent à un spectacle de cirque
sur demande de leurs enfants. Mobiliser les novices, les moins de 15 ans et les
retraités notamment, est un défi pour le secteur.
Cirque Plume - photo Laurence Amielh |
"Une grande majorité de spectateurs de nouvelles formes
de cirque ont antérieurement été spectateurs de cirque classique", relève
l'étude réalisée dans le carde du projet "Circus Work Ahead!". Cette
plateforme, qui vise à développer le cirque contemporain en Europe, a analysé le
public de quatre salles de spectacles européennes: le KIT au Danemark, CIRCa à
Auch (France), les Halles de Schaerbeek (Bruxelles) et Cirqueon à Prague
(République Tchèque). Premier constat: les familles avec enfants ne
représentent que 11,4% des spectateurs interrogés. Le public du cirque
contemporain est majoritairement composé d'adultes (53,9%) qui sont venus en
groupe. Voilà qui remet en question l'idée selon laquelle le cirque s'adresse
avant tout aux enfants. Le jeune public est "accompagné" pour les spectacles
de cirque classique et devient "accompagnant" pour le cirque
contemporain, explique l'enquête. Par ailleurs, à peine 2,5% des répondants se
sont rendus au spectacle sur demande de leurs enfants. La plupart des
spectateurs sont motivés par un gout préalable pour le cirque. Nombreux sont
ceux (31%) qui pratiquent d'ailleurs une discipline circassienne en amateur.
L'étude révèle aussi un taux faible de spectateurs novices. Seuls 3,5% ont
déclaré n'avoir jamais vu de spectacle de cirque auparavant. Aux Halles de Schaerbeek,
96% des spectateurs ont déjà assisté à un spectacle de cirque au cours de leur
vie. Une grande partie des répondants situent leur premier spectacle à
l'enfance. Alors que les "connaisseurs du cirque" et les
"fidèles d'une salle de spectacle" représentent 52% des spectateurs
interrogés, les familles avec enfants, les groupes accompagnés ou les jeunes
sont plus marginaux. Ces groupes fréquentent moins les nouvelles formes de
cirque et sont davantage attirés par le cirque classique. Pour le secteur du
cirque contemporain, il s'agit de s'interroger sur les leviers de mobilisation
possibles des moins de 15 ans, mais aussi des retraités, indique l'enquête. Ces
périodes de vie sont en effet "propices à la découverte de nouveaux
loisirs", conclut-elle.
Source Le Soir