mardi 26 mai 2015

le propriétaire des quatre fauves ne pouvait plus les assumer

  « Dans le village tout le monde était au courant que nous possédions des félins. Les habitants entendaient souvent le lion rugir jusqu’à la place de l’église ». 
 Les services de l’ONCFS anesthésient
les félins avant leur transfert vers
 le centre d’hébergement
Prima Domus en Espagne. (ONCFS)
Leur propriétaire ne comprend pas l’emballement médiatique qui a fait suite au transfert de ses animaux vers un centre d’hébergement cette semaine.
Membre d’une famille de cirque depuis trois générations, il possédait quatre fauves dans sa propriété d’Évry-Grégy-sur-Yerre (77) : un couple de lions et un couple de tigres âgés de 12 à 13 ans. Des animaux transférés jeudi vers un centre d’hébergement en Espagne lors d’une opération menée par l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), dont les photos ont fait le tour du Web.

Soigneur attitré de ces fauves, il les a acquis il y a plus de dix ans dans un zoo en Belgique et auprès d’un autre cirque. Pendant plusieurs années, ils ont participé à de spectacles de cirque de la compagnie familiale, Mondial Circus. Ils ont fait l’objet de contrôles réguliers par l’ONCFS et les autorités vétérinaires durant cette période. « Ils passaient la nuit dans des cages, mais le reste de la journée dans une cage de détente plus grande. Nous détenions un certificat de capacité, nous étions parfaitement en règle administrativement », insiste-t-il (lire encadré). Une déclaration que confirment la préfecture de Seine-et-Marne et l’ONCFS.

« J’ai eu un pincement au cœur de devoir m’en séparer »
Lorsque l’activité familiale commence à péricliter il y a quatre ans, le propriétaire n’arrive plus à assumer la charge que représentent les félins. « Ce sont des animaux qui mangent 5 à 6 kg de viande par jour », précise-t-il. De plus, lors d’un contrôle fin 2014, l’ONCFS lui demande de mettre ses installations aux normes. « On nous a demandé d’installer une piscine pour les tigres et d’agrandir l’enclos pour les lions ». Trop coûteux pour l’ancien homme de cirque, qui décide la mort dans l’âme de se séparer des animaux mais refuse de les confier à un autre cirque.

Il faudra cependant plusieurs mois pour trouver une solution de placement. C’est finalement l’association néerlandaise AAP qui a accueilli jeudi les animaux dans un centre d’hébergement basé en Espagne. « Cela faisait près de dix ans que je m’occupais d’eux au quotidien. J’ai eu un pincement au cœur de devoir m’en séparer mais je suis très content de savoirqu’ils vont bien et qu’ils sont bien traités », confie ému cet homme 52 ans, qui prévoit d’aller voir ses bêtes en Espagne « d’ici un mois ou deux ».

 Les règles à respecter pour avoir un tigre chez soi
Cela peut paraître étonnant mais en France, un particulier a bien le droit de détenir des animaux exotiques et dangereux comme des lions et des tigres. La loi impose cependant des règles drastiques. Le propriétaire d’un animal sauvage doit recevoir un certificat de capacité par la commission nationale des paysages et des sites, qui démontre ses aptitudes à s’occuper et à maîtriser l’animal. Elle doit s’accompagner d’une autorisation préfectorale d’ouverture d’établissement qui définit la nature des infrastructures nécessaires et le nombre maximum d’individus d’une même espèce par installation. Il a en outre l’obligation de fournir une déclaration de la provenance légale des animaux en vertu de la Convention de Washington.
L’arrêté ministériel du 18 mars 2011 précise les règles à respecter pour les gros félins. Les animaux tels que tigres, lions panthère ou puma doivent disposer au moins quatre heures par jour d’une cage de détente extérieure d’au moins 60 m². Ils doivent également avoir de quoi faire leurs griffes et s’installer en hauteur, comme ils le feraient naturellement. Les tigres font l’objet d’une particularité supplémentaire : ils doivent avoir la possibilité de se baigner.
 Source le Parisien