mercredi 1 juillet 2015

Blondin natif de la ville de Hesdin (62) une célébrité oubliée dans sa ville

le 30 juin 1859, l’Hesdinois Blondin franchit les chutes du Niagara sur un fil  

Le 30 juin 1859, Blondin franchit pour la première fois les chutes du Niagara sur un fil.
Au Panthéon des célébrités hesdinoises, il n’est pas le mieux loti. Oublié dans sa ville natale, l’incroyable funambule, premier homme à franchir les chutes du Niagara sur un fil, est une célébrité en Angleterre et Outre-Atlantique.
Nul n’est prophète en son pays
Il a sa statue à Birmingham, deux avenues portent son nom en Angleterre et un musée lui est consacré à Niagara Falls (États-Unis).
À Hesdin, ville où il naquit le 28 février 1824, il aura fallu attendre 2010 pour qu’une salle des sports, dont on n’a d’ailleurs toujours pas bien cerné l’utilité, porte son nom.
Le Blondin en question n’est ni le génial écrivain éthylique auteur d’Un Singe en Hiver ni le personnage interprété par Clint Eastwood dans Le Bon, la Brute et le Truand.
Jean-François Gravelet, dit « Blondin », a fait plus fort que ça et en ce 30 juin 2015, il est temps de s’en souvenir.
Membre du Barnum
Remettons l’église au milieu du village : Blondin n’est pas né à Saint-Omer comme on le lit parfois. C’est sur la place d’Hesdin, où se dressait un cirque itinérant qu’Eulalie Merlet, épouse du trapéziste André Gravelet, met au monde le petit Jean-François.
Intégré à 8 ans dans une école de gymnaste à Lyon où il est présenté comme « le petit prodige », orphelin à 9 ans, il s’envole pour le Nouveau Monde où il est engagé par le célèbre cirque Barnum.
Au sein de la troupe, il côtoie quelques collègues illustres comme le nain Tom Pouce ou l’éléphant géant Jumbo.
Maître du Niagara
C’est le 30 juin 1859 que l’homme entre dans la légende. Devant plusieurs dizaines de milliers de spectateurs ébahis, il franchit sur un fil l’un des sites les plus dangereux de la planète : les chutes du Niagara. Perché 50 mètres au-dessus des eaux déchaînées, il parcourt les 330 mètres en 12 minutes après avoir sifflé une bouteille de vin à mi-parcours.
L’ivresse l’inspire : le retour prendra 7 minutes. Le trompe-la-mort renouvellera l’exploit à 16 reprises, compliquant la tâche en portant un homme sur son dos, en poussant une brouette ou en se faisant cuire une omelette sur un réchaud ! Devenu une star multimillionnaire, il est même décoré par la reine Victoria. Il donne son dernier spectacle à l’âge de 72 ans à Belfast et s’éteint en 1897. Un jour peut-être aura-t-il une rue à son nom à Hesdin…
Source La Voix du Nord - Philippe LAMBERT