lundi 9 mai 2016

Lydia Zavatta : « Le cirque Zavatta de Bonneuil (94) est un faux »

Le cirque installé sur un parking face au Leclerc de Bonneuil qui s’affiche en gros sous le nom de « Zavatta » et, parfois en beaucoup plus petit avec le prénom « Cristina », ne fait pas rire Lydia Zavatta. La fille d’Achille, l’un des clowns les plus populaires de France décédé en 1993, assigne en justice Jean Renold, celui qu’elle accuse « d’atteinte aux droits de propriété intellectuelle » et « d’utilisation frauduleuse du nom Cirque Zavatta », protégé.
Bonneuil, ce mardi. Jean Renold fait son cirque sous les couleurs de Zavatta, prénom Cristina et il est attaqué pour cela par les héritiers d’Achille Zavatta. (LP/C.N.)
C’est la deuxième procédure en deux ans contre l’intéressé.
Tout y est : le rouge, le jaune, les grandes affiches avec lions rugissants, clown blanc et Auguste à la bouche immense, et enfin le grand chapiteau pointant vers le ciel… Et devant les énormes caravanes, des enclos avec quatre biquettes, un lama, trois poneys, un nandou et un buffle, quasi sur le bitume. Le cirque a de quoi attirer les foules. Mais celui-ci, tenu par Jean Renold, officiellement « commerçant ambulant », risque aussi de s’attirer des ennuis. Pourtant l’homme se dit serein : « Je travaille depuis un mois, c’est un cirque familial. Et oui, j’ai eu l’assignation, mais nous aussi nous avons pris un avocat. Et ce nom, je l’ai loué à Cristina Zavatta qui vit en Italie. Pour moi, c’est un logo », assure-t-il. Et c’est là où le bât blesse. « Il n’y a pas de Cristina Zavatta dans notre famille, c’est un prénom inventé », assure Lydia Zavatta. Et ce Monsieur Renold n’a pas de contrat de location d’enseigne ».

llustration. Affiche représentant
Lydia et son père Achille Zavatta. (DR.)
Pour se protéger de toute usurpation, Lydia, Willie, William dit Achille et Stéfan Zavatta, les héritiers de feu Achille Zavatta ont déposé onze marques françaises*. C’est l’avocat lillois Maître Martin Grasset qui traque les faux Zavatta pour les descendants d’Achille. « Le fameux clown, pour avoir rendu le cirque populaire à la télévision avec l’émission La Piste aux étoiles, n’est pas seulement un nom, explique l’avocat. Il est également une marque. »
Et pour les Zavatta légitimes, ces noms devenus marques déposées leur permettent d’agir légalement, sur la base de contrefaçon, à l’encontre de quiconque utilise un terme identique ou similaire contenant les mots « Cirque » et « Zavatta » pour des spectacles de cirque. Parallèlement, il arrive aux « légitimes » de louer leur nom. Ainsi, depuis dix ans, c’est la réputée famille circassienne Caplot qui dirige le cirque Lydia Zavatta installé en ce moment à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). « Nous savons à qui nous louons, assure Lydia. Je respecte le nom de mon père. Et ceux qui travaillent dans la légalité ont aussi à cœur de ne pas voler le public et de lui présenter un bon et beau spectacle ».
* Cirque Zavatta, Cirque Stéphane Zavatta, Cirque Lydia Zavatta, Cirque Edmond Zavatta, Cirque Achille Zavatta (propriété d’Eric Zavatta), Cirque Achille Zavatta (propriété de William Zavatta), Cirque Zavatta Petit-Fils, Rico Zavatta, Cirque Willie Zavatta, Eric Zavatta, Warren Zavatta.
Selon la fille aînée d’Achille, âgée aujourd’hui de 78 ans, il y aurait en moyenne 40 faux Zavatta qui tournent en France en usant de la notoriété familiale. « Tous ceux qui sont passés au tribunal ont perdu, affirme-t-elle. Il y a quelques années, certains avaient même volé un stock d’affiches de mon frère ».
Il y a quelques jours, Arthur, voisin du cirque de Bonneuil a emmené ses deux enfants au spectacle, alléché par le nom. L’expérience fut décevante : « Franchement ? C’était minable, assure le papa. On a vu 3 pauvres chèvres, le lama et les poneys et quelques artistes qui me semblaient très jeunes. Ça ne valait pas les 30 € d’entrée. Mais je viens tous les jours avec les petits pour nourrir les animaux. Ça me désole… »
Source le Parisien