Audrey Azoulay, ministre de la
Culture et de la Communication, a annoncé lundi 6 juin, un renforcement des
dispositifs de soutien aux secteurs de la danse et des arts du cirque en
France.
Depuis près de trente ans, l’Etat
accompagne ces deux secteurs et favorise leur développement en concertation
avec les collectivités territoriales. Partout en France, des outils de production
et de diffusion propres à chacun de ces arts ont été créés. Cette effervescence
a été nourrie par une structuration des cursus d’enseignement supérieur qui a
fait éclore de nouvelles générations.
La ministre souhaite renforcer la
place des artistes de la danse et du cirque en France, notamment des plus
jeunes, en favorisant la rencontre entre leurs projets et les publics les plus
larges et en soutenant leur rayonnement à l’international.
Les annonces faites par la ministre
de la Culture et de la Communication, en faveur de la danse et du cirque visent
à :
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renforcer la création en soutenant l’indépendance artistique
Des mesures nouvelles permettent en
2016 de mieux accompagner la création et l’indépendance artistiques au travers
d’un soutien aux compagnies, aux résidences d’artistes et aux ateliers de
fabriques artistiques.
Pour la danse, le dispositif d’aide
aux compagnies conventionnées est revalorisé en 2016, en mobilisant plus de 600
000 € de crédits. Par ailleurs, une nouvelle aide aux « compagnies à
rayonnement national et international » permet dès 2016, de soutenir de
façon significative 12 équipes artistiques : Maguy Marin, Carolyn Carlson,
Jean-Claude Gallotta, François Chaignaud/Cécilia Bengolea, Gisèle Vienne, Anne
NGuyen Jérôme Bel, Philippe Decouflé, François Verret, Emmanuelle Huynh, Maud
Le Pladec et enfin Arcosm, codirigée par Thomas Guerry et Camille Rocailleux
qui créent pour le jeune public.
Concernant le cirque, le nouveau
dispositif d’accompagnement des compagnies à rayonnement national ou
international permet dès 2016 à cinq compagnies d’être soutenues fortement : Le
cirque Plume, le collectif XY, Phia Ménard, Mathurin Bolze, Les Colporteurs.
Plusieurs autres compagnies verront également leurs subventions réévaluées.
-
mieux ancrer la présence des artistes dans tous les territoires
En 2016 pour la danse, 8
Centres Chorégraphiques Nationaux (CCN) et 11 Centres de Développement
Chorégraphique (CDC) disposeront de moyens nouveaux pour accueillir un artiste
associé, qui trouvera ainsi des partenaires pour coproduire, diffuser son
répertoire et accompagner sa rencontre avec les publics.
En outre, l’accueil studio,
dispositif qui permet un partage des espaces de travail dont disposent CCN et
CDC, est revalorisé, afin d’élargir les possibilités d’accueil de compagnies
indépendantes.
Pour multiplier les espaces de
travail, en particulier en milieu rural, 8 ateliers de fabrique
artistique pour la danse et 3 pour le cirque ont été repérés et seront
soutenus. Ces lieux mutualisés sont des points d’appui pour la recherche et le
travail au quotidien, souvent des lieux de rencontres et de transmission,
essentiels pour la jeune génération d’artistes.
-
conforter la diffusion du cirque et de la danse
Les pôles nationaux des arts du
cirque (PNAC), qui participent activement à la production et à la diffusion
dans le secteur, font l’objet de mesures de consolidation dès 2016 et élargies
si possible en 2017.
Le cirque est nomade par essence,
aussi, pour mieux soutenir sa diffusion, les aides à l’itinérance du cirque
contemporain sont renforcées en 2016.
Mais l’itinérance est parfois
freinée, faute d’emplacements car il est parfois difficile d’implanter un
chapiteau au cœur des villes, cette difficulté est actuellement cruciale pour
les cirques de famille. La charte pour l’accueil des chapiteaux qui fait
l’objet d’une concertation avec les collectivités territoriales est un outil
essentiel à cet égard. S’agissant des cirques de famille, une réflexion est par
ailleurs en cours pour envisager une mission interministérielle chargée de
traiter ces questions, mais aussi d’autres sujets qui dépassent le champ des
compétences du seul ministère de la Culture.
En 2017, pour la danse, les efforts
porteront sur les scènes conventionnées et les festivals dédiés qui apportent
des soutiens importants à la création, à la diffusion internationale, à
l’élargissement des publics.
-
donner leur place aux jeunes artistes et conforter nos filières de formation
Les écoles d’enseignement supérieur
font de la France un lieu partout envié pour la formation et notamment pour les
artistes du cirque à l’échelle mondiale. Le CNAC, Centre National des arts du
cirque de Châlons-en-Champagne, en est le fleuron, en lien avec l’école
nationale des arts du cirque de Rosny-Sous-Bois, ainsi que l’Académie
Fratellini. L’étude de l’habilitation du Lido à Toulouse fait partie de cette
démarche.
De même les questions d’insertion
professionnelle doivent être pensées à l’échelle européenne. Jeunes
talents Cirque Europe, devenu « Circus Next », bénéficie d’un fond européen
pour faire émerger une politique européenne du cirque. Par ailleurs, le
regroupement envisagé du centre de ressources Hors-Les-Murs avec le Centre
National du Théâtre dans ArtCena va permettre de renforcer les capacités
d’intervention pour le secteur, la mutualisation des ressources et les
coopérations internationales.
Ce sont en tout 2,64 millions
d’euros de mesures nouvelles pour le secteur chorégraphique qui ont été
annoncées. Le cirque bénéficiera quant à lui de 665 000 € de crédits nouveaux
en 2016 pour les compagnies et il est envisagé en 2017 de mieux soutenir les
pôles nationaux des arts du cirque.
La liberté de création et de
diffusion affirmée par la loi relative à la liberté de Création, à
l’architecture et au patrimoine qui sera adoptée cette année, est ainsi
confortée par des moyens nouveaux pour ces deux champs artistiques qui
« invitent » volontiers les autres arts. Certains artistes
franchissent d’ailleurs le pas, du cirque à la danse et de la danse au cirque.