Cinq jours après avoir été attaqué par son lion en
plein spectacle, Steeve Loberot se confie
Steeve Loberot, posant
devant le chapiteau du Buffalo Circus avant l’attaque de son lion
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Les faits
Dimanche 7 mai, alors que le numéro des lions
se finit et que les fauves retournent à leur cage, l’un deux attaque son
dompteur. Sauvé par l’intervention de sa femme, Steeve Loberot est toutefois
gravement blessé à la tête, à la gorge et à la jambe.
Après 5 heures d’intervention, il est resté à
l’hôpital d’Amiens jusqu’à vendredi, se rétablissant à une vitesse incroyable.
Steeve Loberot, vous sortez tout juste de l’hôpital, comment
vous sentez-vous ?
Impeccable ! Les points de sutures tirent un peu, j’en ai 90
en tout, mais je me sens bien. Les médecins n’en reviennent pas, ils disent que
je suis une force de la nature et ils m’ont conseillé d’aller jouer au Loto.
Personne ne comprend comme je peux être dans un si bon état de santé. Je pense
que ce n’était pas mon heure, je suis un miraculé.
Comment avez-vous vécu cette attaque ? Vous avez compris ce
qui se passait ?
Disons que si moi je n’ai pas vu la mort arriver, personne
ne l’a vue ! C’est allé très vite, la plus grande douleur a été quand les
quatre crocs se sont refermés sur ma tête et qu’ils ont percé ma boîte
crânienne. Je n’ai même pas senti que j’avais reçu des coups de griffe à la
jambe, ce sont les médecins qui me l’ont appris.
Pendant qu’il avait ma tête entre ses crocs,
j’ai vu ma vie défiler puis il a essayé de m’égorger d’un coup de griffe. À
deux millimètres près il touchait la carotide.
Au final, j’ai deux grosses entailles à l’arrière du mollet
dont une est passée juste à côté de l’artère fémorale, une à la gorge et j’ai
la boîte crânienne perforée là où le lion a mordu. Sans l’intervention de ma
femme, il ne m’aurait jamais lâché, elle m’a sauvé la vie. Ensuite, c’est
l’adrénaline qui m’a poussé à sortir de la cage et ne pas rester coucher.
Vous savez pourquoi votre lion vous a attaqué ?
Il a eu ses chaleurs, c’est tout simplement ça. Il a dû
sentir une odeur qui lui a fait monter les hormones et il a attaqué pour
montrer qu’il est le mâle dominant. J’ai examiné la vidéo sous tous les angles,
on voit qu’il renifle avant d’attaquer. Nos animaux n’ont jamais été maltraités
contrairement à ce que certains ont pu dire ! Il a simplement attaqué parce
qu’il a eu ses chaleurs.
Justement, comment avez-vous vécu les réactions, parfois
hostiles, sur les réseaux sociaux ?
Il y a eu beaucoup de mensonges qui ont été racontés, les
réseaux sociaux sont sujets de calomnies infondées. Les gens parlent sans
savoir, on aime nos animaux, on fait passer leur bien-être avant nous quand on
s’installe quelque part. Je ne fais pas attention aux gens qui nous accusent de
maltraitance. Par contre, ceux qui ont souhaité ma mort ne méritent pas
d’amour, c’est inadmissible. On ne souhaite pas la mort d’un homme, d’un père
de famille. On peut ne pas être d’accord, on peut discuter mais pas ça.
Comptez-vous
continuer à travailler avec des lions ?
Évidemment ! Personne ne touche à mes lions, en aucun cas
ils ne seront euthanasiés, je les aime. Pour l’instant, je dois me rétablir
mais dès que c’est bon je reprends, c’est mon métier, c’est ma vie, j’ai ça
dans le sang. Je pense que je serai sur pied pour le début de la saison
estivale.
Propos recueillis par Alan Bernigau
Source Courrier
Picard