Trois générations sous un même chapiteau: Daniel et Brigitte Maillard encadrent ici leur fils Julien et son épouse, Anaïs, et leur petit Simon. Au second plan, la troupe de la tournée «Poésie».
Image: JEAN-PAUL GUINNARD
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Enfant, Daniel Maillard plantait des
clous dans le plancher de sa chambre pour y arrimer des chapiteaux improvisés.
Il s’était entiché de cirque à l’issue d’une représentation et ce rêve de gosse
pourchassé au prix de patients efforts a donné naissance à une saga familiale
qui célèbre quatre décennies de passion. Pour acquérir, en 1975, l’Arène
Helvetia, le jeune Lausannois a économisé sur ses salaires de dessinateur en
bâtiment, d’afficheur au cirque Gasser et de jongleur au Cirque Nock.
Dans le taxi qu’il conduit l’hiver,
il prépare les billets des spectacles de l’été. Sous les 12 mètres de diamètre
de la tente originelle, achetée en 1978, se déploie un spectacle complet avec
des artistes invités. Parmi eux, une jeune contorsionniste et trapéziste
débarque de l’école Fratellini en 1981. «Ça a été le coup de foudre»,
s’émotionne encore Brigitte Maillard. Elle épouse le directeur et fonde avec lui
une famille où s’imbriquent étroitement la passion de la piste et l’amour de
deux garçons, Julien et David. «Le cirque, c’est une philosophie. La vie privée
n’est pas séparée de la vie publique. C’est beaucoup de responsabilités, mais,
à part les horaires des spectacles, le travail on le fait quand on veut.»
Un dur travail
A l’entendre, la vie «à
l’extérieur», avec ses horaires d’école ou de bureau, est infiniment plus
compliquée que celle de la caravane nomade parcourant la Suisse romande,
toujours dans de petites cités «où c’est beaucoup moins cher qu’en ville»,
souffle Daniel Maillard. Pourtant, pour assurer chaque saison deux heures de
spectacle, la famille trime et ne s’accorde que deux semaines de vacances. La
gracile jeune grand-maman, qui trouve encore deux heures par jour pour
entretenir sa condition physique, n’aurait troqué cette vie pour aucune autre.
Enfants, les garçons suivaient le
programme envoyé par les écoles de Moudon sous la houlette d’une institutrice
privée, puis s’entraînaient une heure avant d’aller s’ébattre dans les parcs.
«Je pouvais les surveiller depuis ma caravane, se remémore leur mère. Pas
besoin de nounou, on pouvait toujours s’arranger avec les autres artistes.»
En tournée, la vingtaine de
personnes de la troupe se mobilisent dans toutes les tâches. «Il y a le montage
du chapiteau, la buvette, la caisse, l’administration, la comptabilité, égrène
Brigitte Maillard. Il faut se raccorder à l’électricité, à l’eau, gérer les
relations publiques, les transports…»
S’ils étoffent chaque spectacle avec
des artistes invités, les Maillard assument nombre de numéros, se partageant
contorsionnisme, disciplines aériennes, jonglage, clownerie, monocycle ou
magie, chacun se perfectionnant via diverses écoles et stages, les deux frères
récoltant au passage de multiples prix.
Venues d’autres horizons, Anaïs et
Hélène complètent l’arbre familial. Formées par leur belle-maman, elles
prennent leur part lors des représentations. «Je n’avais jamais imaginé vivre
dans un cirque, raconte Anaïs. C’est une sacrée adaptation.» Et s’il ne tient
pas encore tout à fait sur ses jambes, son petit Simon fait déjà son apparition
dans les représentations diurnes. «Il adore ça!»
Rien ne les arrête
Protégée d’une carapace de
paillettes, la passion a résisté aux tribulations. Qu’une représentation fasse
vingt entrées ou trois cents, qu’un ouragan dévaste la tente ou que le
patriarche subisse un AVC, le cap ne varie pas: «On aurait pu tout vendre,
faire autre chose. On ne l’a même pas envisagé, soutient Brigitte. En 1982, on
a fini la saison avec 700 francs pour tenir de novembre à mars. On a emmené
toute la troupe au restaurant! Puis on a trouvé un travail pour l’hiver et on
s’est remis à flot.» La concurrence? «Ce n’est pas les autres cirques, précise
Julien Maillard, directeur depuis 2011. C’est plutôt la télé… Mais l’autre jour
j’ai entendu un enfant dire en sortant: «C’est mieux que sur la tablette.»
Comme quoi il y a encore de l’espoir pour le spectacle vivant!»
Source 24heures
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